Je me présente, fanny, 38 ans et maman de deux enfants. Quand je raconte mon parcours de vie, les gens sont émus et se demandent comment je fais pour continuer à sourire.
Pour commencer mon histoire, mon papa m'a abandonné, ma soeur et moi quand j'avais 6 ans. Plus de sons ni d'image pendant 25 ans où encore là il n'est pas davantage présent. Ma maman s'est séparée de mon papa pour des tromperies ( où il a même eu un autre enfant), de la violence, des insultes, des brimades et de l'exploitation pure er simple de sa personne. J'ai le souvenir que quand je voyais ma maman rentrait le soir tard, mon père quant à lui était sur le canapé à regarder le foot. Quoi qu'il en soit, je dois tout à ma maman. Je n'ai pas eu une enfance de rêve avec des vacances, de beaux vêtements, des jouets etc... mais j'étais à l'abri et ne manquait pas d'amour.
J'ai rencontré le papa de ma puce, quand j'avais 14 ans, mon 1er amour, le vrai. C'était mon âme soeur, toujours à m'elever et pousser toujours plus haut. Un homme bon, doux et généreux. Nous avons emménagé ensemble à 18 ans, la vie était belle. Nous avons eu notre petite fille en octobre 2008, quel bonheur!! Mais en juillet 2009, la vie nous a arraché cet homme. Un cauchemar. Tout à basculé. Guillaume est décédé le 8 juillet 2009, d'un accident de la route, percuté par un chauffeur en état d'ivresse. J'ai souvent pensé le rejoindre mais je me raccrochais au fait qu'il m'avait confié notre fille. Du haut de ses 70 cms à l'époque, elle m'a totalement porté et gardé en vie. 1 an et demi après, j'ai décidé de rejoindre ma famille en province, afin d'être prêt des personnes chères à mon coeur mais je sais aujourd'hui que c'était aussi une manière de fuir mes souvenirs. Les années ont passé et aucune envie de remplacer Guillaume. Il y a eu des épreuves, mes soeurs m'ont tourné le dos, j'ai eu un accident de voiture assez grave, on m'a diagnostiqué un cancer du col de l'utérus, ma fille a été malade et hospitalisée à plusieurs reprises, de gros soucis financiers, et des mauvais choix. Pendant 1 an, j'ai vécu une histoire avec un homme jaloux et violent. Et le pire, c'est que quand j'osais dénoncer cela à mes proches, en montrant les bleus, ils me traitaient de folle... je me suis sauvée toute seule. J'ai fui un jour où il était au travail par le jardin car toutes les portes étaient verrouillées. Avec ma maman âgée, nous avons prit ce que nous pouvions charger. Avec ma fille, nous avons vécu dans un petit appartement sous les combles ( 35m2), assez isolé, et pourtant pendant de nombreux mois, celui que j'avais fui me suivait, me surveillait, sonnait à mon interphone etc... j'étais tombée bien bas, le peu que j'avais réussi à avoir avant lui était perdu et surtout je ne voyais plus comment avancer. Et un jour, puis deux, puis trois, plus rien... j'ai appris qu'il avait rencontré quelqu'un. J'étais libérée !! Après cela, autant vous dire que ma confiance, mon envie d'aimer étaient éteintes totalement. J'ai sombré petit à petit sans m'en rendre compte. Plus d'amis, plus de famille hormis ma maman et ma fille, devant elle, je donnais le meilleur des apparences mais à l'intérieur j'étais lugubre et morte. Et un jour, j'ai commis ce qu'avec du recul, je ne pourrais jamais me pardonner, car je sais que pour l'amour que je porte à ma fille et aux yeux de Dieu, je les ai trahi. J'ai tenté de mettre fin à mes jours. Le destin a voulu que ma maman me sauve encore. J'ai donc été hospitalisé, suivi longuement par des professionnels psychiatriques et mise sous médicaments anxiolytique et antidépresseurs. Pendant longtemps, je n'avais plus goût à rien. Je m'en veux de mon comportement vis à vis de ma fille, qui n'avait pas demandé cette vie. Puis, je sais pas, un déclic, une force qui m'a poussé, j'ai réussi à me sortir de tout cela. J'ai reprit un emploi, j'ai sympathisé avec de nouvelles personnes, j'ai déménagé.... je revivais enfin! L'impression d'enfin avancer comme tout le monde et d'être normale. Et deux ans après, via un site de rencontre, j'ai fait la rencontre du père de mon fils. J'avais 32 ans, un besoin sans doute de me prouver des choses, des manques affectifs etc... et tout est allé très vite mais les débuts étaient enchanteurs et tellement doux. Il était gentil et demonstratif autant avec ma fille, qu'avec moi. J'ai accepté tout de lui : de quitter mon emploi, quitter mon appartement, déménager à plus de 60kms de ma maman et de mes amis etc... mais aussi vite qu'il etait venu, aussi vite tout a changé. J'ai dû gérer seule mon déménagement et l'emménagement, lui étant souvent absent pour son travail. Je suis tombée enceinte, j'étais heureuse mais pour lui je ne l'ai pas perçu ainsi. Aucune onces de joie ou de bonheur... Comme il était très absent, j'ai vécu seule ma grossesse, dont je n'ai pas pu profiter pleinement, car le peu qu'il était là, c'était disputes, brimades, reproches, bousculades et je fuyais enceinte et avec ma fille, chez ma maman le temps qu'il se calme, des fois 3 jours, des fois 15 jours.... mais jme disais que quand le petit sera là, il changera. Il ne faut pas croire cela, croyez moi! Ça a été pire. A ses yeux, j'étais devenue grosse, moche, il me cachait et avait honte de moi... d'ailleurs je n'avais plus de vie sociale et il m'avait convaincu que le mieux était de rester à la maison pour s'occuper des enfants. Mais c'est là le piège ! Nous dependions totalement de lui! Si nous avions besoin de quelque chose, nous devions le lui demander, pour Noël les cadeaux des enfants, il moctroyait un budget, pour les courses du mois pareille etc.... et il ne se privait pas de nous dire à ma fille comme à moi que nous vivions grâce à lui, que si il n'était pas là nous ne serions rien! Plusieurs fois d'ailleurs il n'a pas hésité à nous mettre dehors les enfants et moi, sans un sous, en pretextant que c'est lui qui payait le loyer! Mais à chaque fois, je revenais. Pas pour moi mais pour mon fils car je savais trop ce que c'était d'être séparé de son papa. Il y a eu les violences verbales et les violences physiques, à m'attraper par la gorge et me jeter au sol alors que j'avais le petit dans les bras, à se précipiter sur moi, me pousser, me plaquer au mur et simuler des coups de boules et des coups de poings, devant les enfants ! J'en passe car sinon j'ai pas fini. Et un jour, une énième disputes, où il m'insulte , me pousse au sol, ma fille décide à mon inssue, de se rendre au commissariat pour dénoncer tout cela. La police m'a contacté et là ce fut l'electrochoc! Ma puce avait peur pour elle, pour son frère, mais peur aussi de me perdre. Elle ne supportait plus de me voir pleurer et subir. Et pourtant, elle a encore aujourd'hui la sensation d'avoir retirer son frère a son papa et elle s'en veut. Depuis bientôt deux ans , nous sommes séparés. Ce fut très compliqué car aux yeux de notre entourage, de son travail, c'était une bombe que je lachais. Et sans moyens, revenus pour moi, c'était limite impossible d'avancer. Mais j'ai reussi. Et en janvier dernier, il a été condamné à 6 mois de prison et à des dommages et intérêts. C'est pour moi une grande victoire car pendant longtemps il a tenté d'inverser les rôles, me faire passer pour folle, pour la profiteuse qui le dépouiller, pour la mythomane... mais là je sais que l'on me croit! Mes enfants sont très marqués de ce vécu, de ce qu'ils ont vu surtout mon fils. Il a certains problèmes de comportements et doit apprendre à deconstruire ce qu'il a connu... je m'en veux beaucoup car ce sont mes choix qui nous ont conduit à cela mais tout les jours je remercie le ciel d'avoir mes enfants qui donnent un sens à ma vie. Très sincèrement je n'ai rien, pas de boulot, ni d'argent, ni de plaisirs, ni de famille hormis ma maman, ni d'amis autour de moi, ni de projets mais jme sens riche car j'ai su depuis 13 ans, me relever et toujours croire. Croire c'est l'espoir.